La réforme sur le marché du travail
Les réformes au sujet des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emplois s’enchaînent et se durcissent.
En effet, le 17 novembre une nouvelle proposition d’amendement visant la suppression, après deux refus sur une période d’un an d’un CDI suite à un contrat court, (intérim, CDD) a été entérinée.
La rapporteuse, Frédérique Puissat s’appuie sur la notion de privation involontaire d’emploi pour justifier cette mesure. Ainsi, un salarié qui refuserait un travail opérerait un choix personnel dont l’assurance chômage ne devrait pas pâtir.
Toutes ces mesures ont pour origine un constat : la désertion et la fuite massive des salariés de certains métiers et ayant pour cause une intensification de la pénurie de main d’œuvre dont sont déjà victimes ces secteurs d’activités (restauration, aide à la personne, médical…).
Que partagent ces professions ? Des difficultés majeures en termes de conditions de travail (manque de moyens, large amplitude horaire) et de rémunération qui viennent menacer l’équilibre de la personne entre sa vie personnelle et professionnelle.
La question est donc la suivante : est-il équitable de forcer une partie de la population à exercer ces métiers sans même travailler sur leurs difficultés réelles ?
D’ailleurs a-t-on réellement envie d’être soigné par des professionnels fatigués et qui n’ont plus choisis d’être là. Puisqu’on les prive du droit de disposer de leur vie comme ils l’entendent, comment pourront-ils faire preuve de conscience professionnelle dans leur pratique ?
Maltraiter les salariés engendre par ricochet une maltraitance des bénéficiaires et à n’en pas douter cette réforme sera dévastatrice sur le plan humain à bien des égards.
Ainsi, parce qu’une société restera toujours bancale dans son fonctionnement lorsqu’elle cherchera à contraindre, culpabiliser et punir l’individu, il est temps d’apporter de la nuance et du respect mutuel dans notre vision et pratique du vivre ensemble.